Médecine libérale : un sabotage silencieux

Paris, le 27 Juin 2025

Dans son rapport « Charges et produits 2026 » publié cette semaine, la CNAM dresse un constat que nul n’ignorait jusque-là : notre modèle d’Assurance Maladie universel est en danger.

En d’autres termes, la gestion des finances publiques dans le domaine de la santé est une calamité. Les dépenses dérapent vertigineusement, essentiellement à cause des conséquences financières du Ségur de la santé – dont les médecins libéraux ont été exclus – de la hausse des dépenses médicamenteuses et des arrêts de travail comme le rappelle le comité d’alerte.

Aussi la CNAM lance-t-elle un appel à la mobilisation « de tous » … mais en prenant comme première décision le gel des revalorisations actées en 2024, ciblant ainsi le seul secteur libéral..


Ces revalorisations devaient marquer les efforts « sans précédents de la CNAM » pour renforcer l’attractivité d’un secteur qui n’en avait connu aucune depuis dix ans. Après un premier échec retentissant en 2023 et six mois de négociations tumultueuses, elles sont aujourd’hui effacées d’un simple revers de la main.

Avenir Spé n’a pourtant eu de cesse de proposer des voies alternatives et constructives parmi lesquelles la mise en place d’une approche raisonnée et raisonnable des soins.

Qu’importe.

En préconisant un « juste soin au juste prix » la CNAM refuse cependant d’ouvrir les yeux sur les causes et les conséquences réelles des dérapages des dépenses de santé. En faisant croire que de telles propositions résoudront un état de fait structurel, elle ne fait que mettre en place une réponse courtermiste inefficace.

Le syndicat Avenir Spé ne peut que s’opposer à cette approche rhétorique et punitive, qui plus est stigmatisante pour certaines spécialités.

Chacun, praticien, usager, décideur doit prendre objectivement conscience des enjeux et des risques. Il apparait aujourd’hui plus que jamais que des décisions courageuses doivent être prises.


Non, le secteur libéral en général et les spécialistes en particulier aujourd’hui pénalisés ne sont pas responsables des dérapages des dépenses de santé.

Non, les spécialistes libéraux ne sont pas d’abjects profiteurs à but lucratif d’un modèle qu’ils portent à bout de bras comme chaque acteur du système de soin.

Le syndicat Avenir spé s’élève fermement contre les choix dogmatiques et démagogues avancés par la CNAM dans son rapport « Charges et produits ».

Un juste soin pour un juste prix ne peut s’entendre que par une analyse objective d’une activité libérale et … publique.

Nous sommes prêts à y participer.

Patrick Gasser
Président d’Avenir Spé