Depuis que j’ai repris la direction de la Commission informatique de la FNMR, j’ai rompu avec l’alternance RIS et PACS réalisée chaque année depuis plus de 10 ans, d’abord en 2015 en dirigeant une étude sur les Serveurs d’Applications (SA), puis en 2016 sur les systèmes RIS-PACS nativement intégrés.
Dr Jean-Christophe Delesalle
Responsable de la Commission informatique de la FNMRCet audit a été publié dans la revue « Le Médecin Radiologue de France » N° 404 - juillet 2017
Cette année, retour aux sources, avec une nouvelle étude sur les PACS dont la dernière date de 2013. Il était donc licite de faire le point sur ces systèmes qui ont depuis évolué, d’autant que les SA leur font de l’ombre.
En effet, SA et PACS partagent le point commun d’être des solutions transversales d’interprétation, indépendantes des consoles propriétaires des constructeurs dites Work Station Stand Alone WSSA (cf. Revue n°379 introduction sur les SA). Ils permettent de s’affranchir du changement des modalités d’imagerie sources et de leurs inconvénients propres : multiplication des stations et des logiciels installés sur chaque console, cycle de formation des utilisateurs et dégradation du workflow le temps de s’approprier les nouveaux logiciels et les interfaces graphiques, interfaçage avec le RIS et le PACS existant, empilement de problèmes de réseau lié au partage de modalités etc.
Si les SA misent sur le développement d’applications avancées et spécialisées qui se rapprochent de celles des WSSA mais en étant accessibles à distance, ils n’archivent pas et en général ne diffusent pas, contrairement aux PACS 1. A l’inverse, certains éditeurs de PACS se sont lancés dans le développement d’applications plus avancées que les habituels MIP-MPR-VRT « basiques ». D’autres éditeurs de PACS sont restés « scotchés » au minimum requis pour l’interprétation, soit par manque de développeurs, soit par choix stratégique, parfois en proposant une solution d’intégration avec les SA du marché.
L’audit proprement dit a repris la méthodologie déjà éprouvée lors des études précédentes, à savoir :
- Envoi d’une fiche de renseignements aux constructeurs avant présentation (réponses déclaratives que vous retrouverez dans la revue), concernant la société, les produits et les services.
- Demande d’un devis théorique sur une configuration type de structure radiologique qui vous permettra d’apprécier les propositions tarifaires des éditeurs, hors négociation bien sûr.
- Présentation elle-même faite par des représentants des éditeurs dans les locaux de la FNMR d’une durée imposée d’une heure pour chaque éditeur, débriefing compris avec grille préétablie d’évaluation, face à un jury composé de radiologues libéraux de la « geekosphère » et de trois référents informatiques.
- Rédaction et synthèse des rapports par le consultant informatique de la FNMR et validation par le jury.
Originalité que j’ai introduite cette année : nous leurs avons demandé de nous envoyer, en amont de la présentation, un lien informatique afin de pouvoir tester leur solution sur un serveur leur appartenant, nous donnant accès à un certain nombre d’examens prédéfinis issus de différentes modalités (radiologie standard, scanner et IRM). En effet, nous considérons les PACS (au même titre que les SA) comme des outils de téléradiologie et cela nous a permis de les évaluer en toute connaissance de cause lors des auditions. Tous les éditeurs n’ont malheureusement pas joué le jeu.
Comme chaque année, tous les constructeurs potentiels ont été contactés individuellement. La grande majorité d’entre eux a répondu présent, avec plus ou moins de respect des délais de réponse, certains autres ayant prétexté des raisons discutables à leur absence. Le respect de la procédure et des délais impartis faisait partie de la grille d’évaluation dont le critère principal reste, pour un PACS, le logiciel d’interprétation 2. Nous avons cherché comme d’habitude à vous présenter cet audit avec le plus d’objectivité et de transparence possibles, les constructeurs ayant acquis qu’il n’a jamais été question dans notre esprit de pénaliser tel ou tel.
Comme dénominateur commun, je retiens les points suivants :
- La notion de sites d’installations annoncée au sens géographique du terme, versus structures comme entité juridique pouvant regrouper plusieurs sites, et leur répartition public/privé ou mixte (GIE et GCS) est mieux clarifiée, même si la tendance de certains éditeurs est d’en faire encore l’amalgame ...
- Les logiciels et fonctionnalités présentés ont progressé depuis 2013 et répondent de mieux en mieux à la demande radiologique, couvrant parfois pour les meilleurs PACS jusqu’à 80-90% des besoins, voire 100% des besoins « courants ». Les éditeurs SA pourraient donc avoir du souci à se faire dans l’avenir, d’ici une convergence possible des deux systèmes à moyen ou long terme.
- Notre demande auprès des éditeurs du caractère absolument obligatoire d’une présentation net « en live » sous peine de ne pas les retenir pour l’audition (la FNMR mettait à leur disposition une connexion net adaptée), a de nouveau été entendue. Nous estimons en effet que ces systèmes dont les modes de diffusion et d’accès distant reposent sur des technologies web, doivent être accessibles de n’importe où (téléradiologie intersites, astreintes etc.). Certains proposent même des offres « cloud ».
- L’offre concerne tous les types de structures quelle que soit leur taille.
Il n’en demeure pas moins qu’il reste bien sûr toujours indispensable, au-delà de cette présentation, de vous faire votre propre idée auprès des constructeurs au travers de contacts directs et de démonstrations. Un conseil : refusez toute présentation non « live » si tant est que vous puissiez leur offrir une connexion internet satisfaisante (voire 4G si vous disposez de cette couverture, également efficiente comme nous l’ont démontré certains éditeurs).
Je profite aussi de cette revue pour vous présenter un article consacré à la reconnaissance vocale pour les radiologues. Le Dr Grégory Lenczner aborde un autre sujet d’actualité, les prises de rendez- vous par internet adaptées aux radiologues. Notre consultant informatique Stéphane Thiroux et le Dr Frédéric Lefevre (Nancy) nous présenteront des modalités de transfert des données entre les systèmes informatiques en radiologie.
Enfin, je tiens tout particulièrement à remercier les membres du jury venus de divers horizons en France et qui ont consacré beaucoup de temps à cet audit (nombre important des éditeurs à auditionner), nos référents informatiques, et le personnel de la FNMR sans qui cette Revue ne pourrait exister.
Bonne lecture !
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