La semaine prochaine, le 23 mars, les radiologues du secteur privé baisseront le rideau de leur cabinet et centre d’examen afin de protester « contre le plan comptable autoritaire et unilatéral » qui leur a été imposé par la caisse nationale d’assurance maladie.

Au cœur du différend, la nouvelle baisse, en date du 13 février dernier, de la valeur du forfait technique pour tous les examens de radiologie (scanner, IRM…). Ce forfait technique est la partie financière versée par la Sécu lors de chaque acte réalisé par un médecin-radiologue. Il correspond au coût d’utilisation des appareils, permettant ainsi leur renouvellement au fil des ans. Mais ce forfait technique englobe également les coûts générés par la maintenance des machines et les frais connexes liés aux salaires des personnels (manipulateurs, secrétaires et produits pharmaceutiques employés pour certains examens). Le forfait technique est également variable en fonction du nombre d’actes. Plus un centre en réalise, plus ce forfait est minoré.

« Un plan de sabotage de l’imagerie médicale »

Dans un courrier adressé au directeur de la caisse nationale de sécurité sociale, le Dr Jean-Philippe Masson (1), président de la fédération nationale des médecins radiologues, dénonce une politique dangereuse qui s’apparente « à un plan de sabotage de l’imagerie médicale ». Selon lui, la baisse du forfait technique met en péril le devenir de beaucoup de centres de radiologie, participant, de fait, à l’augmentation de la désertification médicale et « à une destruction de l’offre de soins territoriale ».

Et de rappeler que les mesures d’économie supportées depuis une décennie par les radiologues sont doublées d’un supplément de travail administratif réglementaire confié aux personnels de ces établissements.À cette baisse s’ajoute celle de certains honoraires, de quoi inquiéter toute la profession.

Dans l’Aude, selon Jacques Bernier, président départemental des médecins radiologues, cette politique risque à terme de fragiliser les centres de Quillan et de Castelnaudary. Dans la haute vallée de l’Aude, la radiologie quillanaise a notamment un intérêt pour les services du Smur.

La journée de grève du 23 mars sera suivie jusqu’à la fin du mois d’une grève de la prise des rendez-vous téléphoniques en IRM, à l’exception toutefois des urgences, qui seront assurées.

(1) Jean-Philippe Masson est médecin radiologue à la polyclinique Montréal de Carcassonne.

Le jeudi 23 mars, les centres de radiologie du secteur privé seront en grève. Les médecins protestent contre la baisse «unilatérale» du forfait technique décrété par la Sécu.

Le chiffre : 100

cabinets > Fermés. C’est le nombre de centres de radiologie qui ont mis la clé sous la porte depuis 7 ans en France. Dans l’Aude, on recense 40 médecins radiologues.

Source : www.ladepeche.fr