Paris, 03 juin 2024

Pendant ces huit derniers mois de négociation, Avenir Spé avait de nombreuses revendications fondées. Nous n’avons pas assez été écoutés par les pouvoirs publics et nous le regrettons vivement. Seul Avenir Spé a porté les revendications des médecins spécialistes. Les syndicats pluri-catégoriels se sont d’ailleurs positionnés sur cette convention sans même attendre l’avis de chaque syndicat de spécialité.

Leur arrogance et leur volonté à affirmer la signature de la convention sans même attendre qu’Avenir Spé, premier syndicat de spécialistes, se prononce, est un signe de faiblesse. Cette façon de faire pose la question de leur véritable représentativité et de leur légitimité en médecine spécialisée, mais montre surtout leur complaisance et leur absence totale de vision d’avenir.

L’Assemblée Générale d’Avenir Spé réunie le lundi 3 juin a répondu à 2 questions mises à l’ordre du jour :

  • Avenir Spé doit-il faire jouer le droit d’opposition au projet conventionnel ?
  • Avenir Spé doit-il signer cette convention ?

Dans un esprit de responsabilité, pour ne pas prendre le risque de faire éclater l’ensemble du système, et parce que notre participation est indispensable, Avenir Spé a répondu :

À la première question NON.

À la seconde question, la réponse est OUI, (72,5% Pour, 25% Contre et 2,5% d’Abstention) concernant le texte conventionnel proposé aux médecins libéraux.

Ce texte n’engage aucune réforme de fond et concentre l’essentiel des efforts sur la médecine générale qui ne pourra pas répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain.

Notre signature est motivée par notre nécessaire et indispensable participation à la refonte de tous les actes des spécialistes en 2025. Sans cette refonte nous aurons toujours 40% d’actes perdants, ne pouvant plus être revalorisés.

La revalorisation des 13 000 actes de la CCAM (annexe 24) concerne seulement deux-tiers des examens. Un tiers des actes ne sont pas réévalués alors que leurs charges sont affectées, comme tous les autres actes, par l’inflation.
Les méthodes de calcul des revalorisations sont opaques et devront être expliquées en détail. La radiologie et l’anatomopathologie ne sont pas revalorisées alors que ce sont les disciplines les plus impactées par l’inflation.
Enfin, la valeur des actes de radiothérapie est diminuée de 5%. Cette baisse tarifaire devra être intégrée dans la négociation en cours de la refonte des tarifs avec le Ministère.

Alors que l’Assurance Maladie avait élargi l’accès aux spécialistes, l’Assemblée Générale d’Avenir Spé déplore le refus de plusieurs syndicats mono et pluri-catégoriels de maintenir le passage obligé par le médecin traitant pour l’accès aux médecins spécialistes experts. Alors que le nombre de médecins généralistes diminue, ce passage obligé continuera d’aggraver l’accès aux soins et pénalisera la prise en charge des patients.

L’insuffisance de valorisation des tarifs opposables montre bien la nécessité de créer un espace de compléments d’honoraires pour tous, si l’on veut redonner du souffle à la médecine libérale pour que demain elle puisse répondre aux enjeux de l’équité d’accès aux soins et de l’attractivité des métiers. Nous ne pouvons que constater l’absence de l’UNOCAM dans ce contrat !

Avenir Spé a réussi à négocier une revalorisation des actes des spécialistes, la majoration de l’APC à 60 euros, le revalorisation des spécialités cliniques et des avancées sur l’OPTAM qui devra être revu lors de la mise en place de la nouvelle hiérarchisation.

Avenir Spé, existant depuis seulement 3 ans continuera de se battre pour les spécialistes : c’est son ADN, sa mission, sa raison d’être.

 

Patrick Gasser,
Président


Contact : Gabrielle Vignaud – contact@avenir-spe.org T : 07 55 59 19 58