Paris le 18/12/2024
Avenir Spé constate que de nombreux collègues et leurs structures rencontrent des difficultés en raison de l’impact de décisions mal évaluées lors de la négociation conventionnelle.
Cela est particulièrement vrai pour les soins non programmés, où urgentistes, pédiatres et tout médecin assurant des soins de manière ponctuelle mais non régulée ne pourront plus utiliser de modificateurs d’urgence.
Voulons-nous remettre en question la notion même d’urgence et de soins non programmés ?
Cette décision va à l’encontre de l’accès aux soins pour tous et risque même d’aggraver la situation. Rapidement, nos collègues redirigeront les patients vers les services d’urgences, ce qui engendrera mécaniquement une facturation accrue et donc une augmentation des dépenses. Cette mesure, que nous avons été les seuls à dénoncer, ne ramènera pas les médecins généralistes vers l’exercice de médecin traitant, car reconnaissons-le, elle a été prise pour cette raison !
Résoudre ce problème est crucial et simple ; un moratoire ne suffira pas.
Nous devons ensemble redéfinir la notion d’urgence, et déterminer un cahier des charges garantissant une prise en charge de qualité et pertinente pour répondre aux besoins de chaque territoire, afin d’éviter que ces centres ne deviennent des « pompes à fric ». De nombreux centres sont indispensables et soutenus par les élus locaux et les usagers, mais il est nécessaire d’instaurer des règles précises en partenariat avec tous les médecins de proximités. Un contrôle qualité rigoureux devra y être associé.
Avenir Spé propose une négociation immédiate sur ce sujet, dans le cadre d’un avenant à la convention, pour soutenir l’ensemble des médecins qui répondent aux besoins de milliers de Français chaque année.
Faute d’une réponse claire et rapide des pouvoirs publics, nous soutiendrons largement tout mouvement de contestation.
En outre, bien que nous ayons soutenu la revalorisation de la surveillance des patients dans le cadre de l’hospitalisation MCO, il est urgent de revoir la rémunération en moyen séjour. Celle-ci est indécente, car une consultation n’est facturable qu’une seule fois par semaine alors que le patient est visité quotidiennement !
Corrigeons les incohérences :
- Pour répondre à la demande de soins non programmés, nous devons élargir les conditions de facturation de la MCU pour la rendre plus attractive aux médecins spécialistes.
- Modifier le libellé des consultations pour la mise en place de biothérapies, actuellement limité à une molécule, afin de répondre à l’objectif de pertinence et d’élargir la prescription des biosimilaires.
- Valoriser la consultation du médecin spécialiste, qui est aussi médecin traitant, à 26,50 euros, ce qui est inférieur à celle du médecin généraliste, fixée à 30 euros.
- Permettre à toutes les spécialités d’être éligible à l’accompagnement financier des assistant médicaux.
- Mettre en place un zonage par spécialités.
Appuyons-nous sur des enquêtes structurées comme celle de l’URPS ML Grand Est sur 9 spécialités, qui révèle pour la première fois la grande difficulté dans laquelle se trouvent les médecins spécialistes.
Ainsi nous améliorerons peut-être la coordination avec les médecins traitants, désengorgerons les services d’urgence des établissements et allégerons le travail des SAS.
Voilà les urgences d’un Premier Avenant Conventionnel, corrigeons rapidement la copie.
Contact : Gabrielle Vignaud – contact@avenir-spe.org T : 07 55 59 19 58