Dr Jean-Philippe Masson
Dr Jean-Philippe MassonPrésident de la FNMR

La convention médicale n’a donc pas été signée et le règlement arbitral est en cours de rédaction. A première vue, rien que de très factuel, voire banal. Pourtant, cela retentit sur le plan « pertinence » que la FNMR négocie avec la CNAM : la prise en charge par les radiologues des produits de contraste exclusivement pour l’usage multi patients dans le cadre du forfait technique est une mesure conventionnelle. Normalement, cela ferait l’objet d’un avenant conventionnel mais… il n’y a plus de convention. Il faut donc l’écrire dans le règlement arbitral ce qui impose d’aller vite.

Après trois mois sans réponse à nos demandes répétées de préparer le plan de pertinence en imagerie, la caisse se réveille et veut emballer le système en proposant des mesures « lunaires », dangereuses pour les radiologues et pour les patients. Le dossier a été transféré, tout ou partie, à la DSS qui est chargée de rédiger l’arrêté idoine. Seulement les fonctionnaires de cette direction du ministère de la santé n’ont aucune idée de ce que sont la radiologie, les produits de contraste et, craignons-le, les patients. Les propositions actuelles sont, là encore, complètement « hors sol » et inapplicables !

Les radiologues, libéraux, hospitaliers, les laboratoires sont tous sidérés par les propositions de rédaction qui sont faites. Des discussions reprennent donc, presque au départ, pour repréciser les termes de l’accord qui avait été décidé au moment du PLFSS et dont une partie, l’abrogation de l’art 99, avait été gravée dans la loi. Toujours au sujet de la convention, la FNMR a souhaité interroger les différents acteurs, syndicats signataires ou plutôt non-signataires, et en tous cas représentatifs, et la caisse pour avoir leur éclairage sur cet épisode. La CNAM n’a pas souhaité répondre à nos questions…

Toutes les réponses sont dans cette revue.

La parole a aussi été donnée aux radiologues afin de dresser un panorama de leur mode d’exercice et de l’organisation de leurs structures. Leurs réponses confirment, s’il en était besoin, que le versant « entrepreneur » des radiologues est ancré dans notre ADN et permet une meilleure prise en charge des patients.

Alors que le système de santé vacille, que les hôpitaux sont pour la plupart en déficit financier et humain, que 3 000 médicaments sont en rupture de stock, Mesdames et Messieurs des ministères et de la caisse, laissez travailler sereinement les médecins radiologues libéraux qui assurent 70 % de l’activité radiologique !

Edito publié dans la Revue Le Médecin Radiologue Libéral #465 – Avril 2023