Dr Jean-Philippe Masson
Dr Jean-Philippe MassonPrésident de la FNMR

le PLFSS poursuit sa route entre l’Assemblée nationale et le Sénat. Les députés et les sénateurs qui avaient déposé des amendements visant à remanier l’art 26 et abroger l’article 99 de 2017 ont vu leurs textes jugés irrecevables.

L’article 26, donnant au directeur de la CNAM le pouvoir de mettre en place une étude « transparente » de la réalité des charges correspondants aux forfaits techniques scanner et IRM sera donc voté ! et, si ces études “objectives” montrent que les forfaits techniques sont trop élevés, grâce à l’article 99, ce même directeur pourra en baisser la valeur, de façon autoritaire et sans concertation.

Les discussions avec la CNAM n’ont pas permis d’aboutir à un protocole équilibré : le refus de la caisse de mettre en place une compensation suffisante dans le cas de la fourniture par les radiologues des produits de contraste aboutissait, en plus des efforts de pertinence “habituels” à une demande d’économies encore supérieure à celles des derniers plans.

La conjonction de ces deux éléments, article 26 avec le maintien de l’article 99 et les demandes exorbitantes de la CNAM, ont donc conduit, fort logiquement, le bureau de la FNMR à refuser de telles propositions, véritable double peine.

Cette situation survient dans un contexte par ailleurs très tendu entre les syndicats des médecins libéraux et la caisse puisque la première réunion conventionnelle a été interrompue, nos représentants, unis, quittant la séance devant le refus de la caisse de mettre au premier rang des négociations les questions tarifaires.

Entre les situations précédentes et le ministre Braun traitant les biologistes médicaux “d’irresponsables” et déversant encore et toujours des millions sur l’hôpital public cela laisse augurer des semaines ou mois difficiles pour la médecine libérale.

Si la FNMR laisse toujours la porte ouverte à la CNAM pour l’étude de mesures cohérentes et raisonnables – sans baisse tarifaire – les instances de la Fédération réfléchissent également à des campagnes de communication envers les parlementaires, les institutionnels mais aussi vers les patients pour les alerter du danger de plus en plus grand qui menace le système de santé en général et la prise en charge radiologique en France.

Une mobilisation de tous sera indispensable. Le SNITEM explique que le marché français de la radiologie est devenu celui d’un pays émergent. On peut craindre que, rapidement, il devienne celui d’un pays sous développé ne permettant plus la prise en charge des patients à laquelle ils ont droit et à laquelle les médecins radiologues libéraux sont attachés depuis toujours.