Dans un rapport du 26 janvier 2021, cette académie donne son avis sur ce nouveau dépistage : malgré la découverte de 20% de cas supplémentaires de cancer broncho-pulmonaire (CBP) son dépistage par scanner low dose était « non justifié ».
Pour la commission cancer (avec à sa tête un chirurgien digestif et un autre gynécologue) de cette institution, le cancer du poumon ne semble pas pouvoir bénéficier de la mise en place d’un programme de dépistage.
En revanche, et c’est quand même extraordinaire, ce rapport vante l’intérêt de l’arrêt du tabac : « L’arrêt du tabac a un coût/efficacité incrémental de 2 000 € par QALY gagnée, soit l’intervention la plus rentable en médecine ! Une analyse des données du NLST estime que celui du dépistage des cancers du poumon est de 73 000 € par QALY gagnée… La comparaison, en termes de coût/efficience, avec l’alternative d’une lutte active et renforcée contre le tabac est évidemment en faveur des actions anti-tabac. » Et on sait bien l’efficacité de ces actions en dehors de l’augmentation du prix du paquet de cigarettes !
L’Académie, (dans sa grande sagesse) attire aussi l’attention sur des éventuels risques liés aux rayonnements induits par les examens répétés de scanner : « Nous devons noter que dans les deux essais, avec plus de 5 ans de recul après le dernier scanner, on trouve 20 % de cas supplémentaires de CBP dans les groupes soumis au dépistage que chez les témoins. Il faudrait sans doute ici tenir compte de la répétition des scanners induits par la découverte d’un nodule d’interprétation équivoque. L’irradiation pourrait-elle activer l’évolution d’une lésion précancéreuse préexistante ? », s’interroge-t-elle.
Que la commission se pose cette question est invraisemblable ! on en revient aux propos absurdes des détracteurs du dépistage du cancer du sein alors que celui-ci a fait la preuve de son efficacité dans le monde entier.
Cette savante commission a dû oublier qu’il s’agit de scanner basse dose dont « l’irradiation » est très largement inférieure à celle de radiographies pulmonaires, inutiles, et pourtant largement demandées par de nombreux médecins en dépit des recommandations de la société française de radiologie.
Dans ses conclusions, l’Académie nationale de médecine confirme donc, sans surprise, l’avis de la Haute autorité de santé : « Les recommandations de la HAS de 2016 restent d’actualité malgré les mises à jour des deux essais NLST et NELSON. L’institution considère que l’utilisation du scanner basse dose « ne peut être retenue actuellement en tant qu’instrument de dépistage programmé ».
Le fait que les études analysées ne soient pas françaises ne peut évidemment pas avoir influencé…
L’Académie nationale de médecine propose de réserver le scanner low dose pour un circuit complet pluridisciplinaire régulé visant à l’amélioration du diagnostic individuel précoce des pathologies liées au tabac permettant de déclencher ainsi l’arrêt du tabac, seule solution réellement efficace. Un tel circuit en multipliant les actes car nécessitant des techniques 2 différentes accentuerait l’exposition aux rayonnements ionisants, dénoncés par cette même Académie.
Le dépistage du cancer du poumon existe depuis plus de cinq ans dans de nombreux pays modernes.
La France va encore mettre au moins cinq ans pour se rendre compte de son utilité… 10 ans de retard avec 33000 morts de cancers du poumon par an, ce n’est finalement pas si terrible…
Les radiologues libéraux français refusent cette attitude irresponsable et continueront à se battre pour la mise en place d’un dépistage pour le bien des patients français.